mardi, janvier 09, 2007

De l'heure du bilan a la vadrouille qui se termine

Un avion dans quelques heures, un bus pour l'aeroport, un sac trop lourd... bref c'est la fin.

Evitons les cliches qui reviennent sur tout ce que l'on vu, a quel point c'etait bien, depaysant, formateur, fatiguant etc.
Faisons place a l'honnetete.
Le but en Asie semble clair, profiter a la fois du tourisme et de la force de la Chine pour emmerger comme grande puissance dans les prochaines annees. Volonte a la fois comprehensible et probable, mais il va falloir consentir a quelques changements de base.
La premiere est d accepter la culture occidentale, ou au moins de lui piquer les rares bonnes idees quelle a eu le temps de mettre au point depuis sa revolution industrielle.
Comme la cabine de douche ( ici juste un pommeau de douche le plus souvent au dessus des toilettes), les toilettes ( il faudra un jour que l'on m'explique quand les turcs ont trouves le temps de coloniser la terre entiere pour distribuer partout les deux planches de bois qui leurs servent de toilettes).
On peut aussi ( avec un peu de relativite et un peu d 'humour) reprendre aux europeens l'idee de variete dans les menus, ou meme de menus tout cours ( ici jamais d'horaires, grignotage permanent). Et puis sans vouloir mentionner l'hopital et la charite qui se moque l'un de l'autre ( et reciproquement) vous pouvez des a present nous prendre toutes nos notions de dietetique, d equilibre et de calories. C'est le probleme d'une industrialisation eclair, pas de temps d'adaptation. (Une future infirmiere qui prend deja le place de l'hopital c'est mal parti non? )

On pourrait dire beaucoup de choses aussi sur votre idee du tourisme de masse, sur ces lieux d'exception que vous surexploiter, sur ces hotels qui detruisent le paysage, sur ces cars enormes qui debarquent leurs clopes et leurs cocas sur les plages et dans les montagnes. Mais ce reproche la serait injuste, y a t'il un pays qui exploite ces ressources touristiques avec raison. Il y a deux solutions, la premiere consiste a se depecher de partir avant que tout ne se ressemble, la deuxieme serait une action collective contre Lonely Planet. Les deux me plaisent presque autant.

C'est donc ici que s acheve la premiere vadrouille, elle sera suivie de beaucoup d 'autres a n'en pas douter.
Un grand merci a tous de votre soutient et de votre assiduite. Et a bientot a Paris ou Malakoff pour une vadrouille plus directe, les precisions seront sur le blog dans les prochains jours.
j.

dimanche, janvier 07, 2007

Bangkok officiel

Ce matin, bien decidee a me servir de mes 3 derniers jours pour decouvrir le vrai Bangkok, je pars en quete de petits marches, de petits quartiers et meme de petits souvenirs.
Objectif: decouvrir un Bangkok qui ne soit pas celui du tourisme sexuel, du tatoueur fou, des dread-locks de toutes les couleurs, ou de l'alcoolique de base.
Objectif reussit; aujourd'hui j'ai vu Bangkok par les commissariats.
Au premier marche vers 10h30, une fille eventre mon sac avec un cutter, et, un peu comme dans Tintin se retrouve a 2 metres de moi avec la ceinture de ma banane elastique qui reste coincee dans le sac que je porte sur les epaules. Le temps que je realise elle etait deja loin. Pourtant la grosse coupure lui aura permis de prendre mon appareil photos et la carte memoire qu'il renfermait. Il me faut donc porter plainte, avoir un papier officiel, bref tester la police thailandaise que je vois a tous les coins de rues.
L'idee de pouvoir faire jouer l'assurance et l'ennervement me donne encore plus d'obstination que d'habitude, a force c'est un defi, une sorte de chasse au tresor dans Bangkok dont je sors epuisee mais vainqueur.
Apres 5 heures et apres des dizaines de policiers non anglophones ou en pause ou occupes a prendre des pots de vin des commercants, 4 bus , 3 agences de Police-tourist qui se renvoient la balle, 2 engueulades et 1 decollete le systeme est a la fois compris, critique et devie en ma faveur pour enfin me retrouver avec un petit papier ecrit en thai et incomprehensible pour toute assurance, mais tamponne d'un sceau anglais. Le Policeman presque sur de dire une betise aussi grosse que lui me regarde l'air desole et me dit d'aller dans la boutique d'a cote pour le faire traduire "very good english".
Alors voila quelque part dans Bangkok se balade mon cadeau d'anniversaire et quelques photos de Birmanie du coup j'attends d'avoir fait un petit tri dans ce que j'ai et ce que je n'ai plus pour fixer la date du petit diner de conclusion. Il faudra peut etre attendre le retour d'Igor qui a copie sur son appareil toutes mes photos (avec le recul c'etait une idee brillante, comme celle de graver les photos au milieu de l'epopee birmane).
Et c'est donc enfin par des commissariats que la vadrouille passe.

samedi, janvier 06, 2007

jusqu ici tout va bien

Non. Comment raconter 3 semaines de Birmanie en un seul post synthetique et clair ? Comment raconter toutes les galeres sans tous les petits details qui les rendent croustillantes ? Comment raconter les tribus sans les couleurs ? Comment raconter la Birmanie depuis Bangkok qui n est que tourisme lourd et gras ? Alors non, decidemment pas de petit recit mediocre qui ne vous ferait rien partager.
Mieux vaut attendre Paris, squatter une des demeures parentales et faire un recit en direct accompagne d une petite bouteille. Jolie facon de reunir les lecteurs/bloggers qui le veulent pour fermer avec classe cette jolie parenthese.
Elle est difficile a tourner cette page, comment savoir lorsqu un voyage est termine ?
Comment faire la sourde oreille a ce melange de curiosite, d adrenaline et de vertige qui veut nous emmener plus loin ?
Derriere cette rue je trouverais peut etre la raison du succes de la Thailande. Dans cette region la plus belle plage. Dans ces montagnes des tribus oubliees. 10 jours au Cambodge, c est bacle. J ai meme pas fait le Laos. Et la Chine cote sud, et le Tibet, et le Nepal...
Deux mois et tout reste a faire.
C est peut etre utile d avoir un solide mousqueton familial qui meme de loin empeche de succomber a ce vertige et qui sait sonner l heure du retour, l heure de Paris au mois de janvier, celle de la bibliotheque et des metro de la RATP, de ces voyageurs aux tronches de 6 pieds de long.
Etrange moment que ces derniers jours, vertige dans tous les sens. L envie terrible et tenace de continuer malgre la fatigue, la solitude et le riz frit a tout les repas. Vertige aussi de ce retour, apres seulement deux mois, et ayant accompli un reve il faut revenir rever d autre chose, d autres endroits.
J avais tout prevu, dans ma valise il ne manquait rien, ma pharmacie etait digne d une grande infirmiere, ma musique en cas de cafard, mon blog pour vous emmener avec moi, des bouquins, des guides... Mais je n avais pas realiser que la vraie chose que l on apprend en voyage, ce n est pas le voyage, c est le retour.
Et c'est donc par Bangkok que peu a peu la vadrouille prend fin.

lundi, décembre 18, 2006

Birmanie ...

Et bien voila apres 4 jours en Thailande, l appel de la Birmanie se fait plus fort.
Entre les plages saccagees, les touristes tatoues-bourres-rases, et les sourires legendaires des thailandais qui se sont perdus en route, le retour a cette civilisation est un peu trop brutal.
I. a ete en Birmanie il y a 10 ans et il veut voir si ca a beaucoup change, alors il part avec moi. Sur ses conseils j achete sac a viande, chaussures de marche, j allege mon sac, et nous partons demain a l aube.
Les preparations sont nombreuses, il faut trouver un visa pour lui, retirer autant de dollars que possible ( apparemment, ni distributeur, ni terminaux de carte bleues la-bas) donc faire un minimum de planification des depenses, comprendre les endroits permis ou interdits dans le pays. Bref avant de partir, la Birmanie se merite et se presente telle qu elle est : enfermee dans sa dictature.
Voici la jolie devise Birmane " Le bonheur se trouve dans une vie harmonieusement disciplinee'' . Comme vous l imaginez internet ne participe pas de la discipline. Une loi de 1996 condamne meme toute personne possedant un ordinateur sans autorisation a 15 ans de prison.
Pendant les 2 semaines qui viennent le blog sera donc contraint au silence force mais mon carnet et mon stylo resisteront j espere a la fois a la fatigue, aux controles gouvernementaux, et aux cliches qui guettent le voyageur.
D avance donc, tres joyeux noel a tous, et profitez de votre foie gras pour deux car la legendaire gastronomie asiatique, c est un peu comme les sourires elle semble s etre perdue en chemin.

Et c est donc enfin par la Birmanie que la vadrouille s emancipe...

samedi, décembre 16, 2006

De Battambang jusqu a la Thailande

Le sommet de la francophonie a rapproche les participants. c est donc en compagnie d un couple de barroudeurs lorrains style " amour, routard et rock n roll'' et d' un certain I. ( charge d affaires dans la realisation de transfert securise de systeme d information) que nous partons pour la frontiere.
Depart pour Pailin, 5 heures de route pour faire 87 Km. " It s dancing road" d apres le chauffeur, creux, bosses, cailloux a volonte et meme plus si affinite. Et affinite il ya, c est une horreur pour le dos mais une route geniale, combat de coqs, empoisonneur de serpent, montagnes, villages implantes au milieu de champs de mines, demineurs en plein travail...
On se retrouve finalement a faire du stop apres le petit poste frontiere de thailande. Pour une petit somme un pick-up accepte de nous prendre en tentant d echapper aux taxi-motos jaloux de cette atteinte a leur monopole.
Le pick-up continue longtemps sa route sous un soleil de plomb, il s arrete pour tracter une voiture en panne (note pour plus tard: pour que deux voitures s accrochent un petit hamac ne suffit pas).
Nous dans le fond de ce pick-up on s affale de plus en plus, on partage fruits, pain, eau, chapeaux, et aprehension sur la direction et la suite des operations.
C est sympa les frontieres terrestres, il y a un cote " c est moi qui l ai fait" . C est comme en cuisine, un dessert achete est souvent meilleur, plus facile en tout cas, mais le plaisir du "fait maison" laisse comme un gout plus intense en bouche.
Cela dit pour s en remettre, rien de tel qu une journee a la mer
Et je ne sais pas encore tres bien par ou la vadrouille continue.l.

mercredi, décembre 13, 2006

jusqu a Battambang


Je reprends mon flirt avec le Mekong, le Lonely Planet dit "la plus jolie traversee du Cambodge, Peut prendre de 3 a 8 heures suivant les saisons".

Rien d etonnant donc au 10 heures passees dans ce petit bateau etroit dont le toit en ferraille devient de plus en plus chaud.

Sur ce toit semble se tenir la derniere conference de la francophonie, belges, francais, suisses, canadien... Du coup chacun en profite pour reparler un peu sa langue natale par le biais de chansons connues de tous.

Au moment de sortir la guitare le bateau s arrete, on demande ( pour la premiere et pas derniere fois) la direction a un groupe de pecheurs hesitants. Qu a cela ne tienne nous continuons a nous enfonser dans un mekong de plus en plus etroit a se faire fouetter par les branches du rivage, a klaxonner les bateaux de l autre sens pour qu il nous laisse passer. Tous sur le toit nous nous serrons sur cette plaque chauffante pour ne laisser depasser aucune jambe.

Un autre arret, un peu plus long. Sans hesiter un homme commence a remplir nos cales d une bonne quarantaine de crocodiles bien ficeles mais bien vivants dont on ne voit depasser que les nasaux et la queue.

Le trajet continue, on se pose peu a peu des feuilles vertes ( prises entre celles qui nous fouettaient ) sur le nez, la mode est etrange. Cela dit, a defaut de l insolation elle empeche un bon coup de soleil sur le nez.

La panne, bien sur, elle doit faire partie du billet, "Mekong envoutant, siege en bois, toilettes bouchees, toit brulant, crocodiles, panne du moteur parmis les lotus"

Peu a peu le trajet se fait et les passager se fatiguent, on se regroupe tous a l abri du soleil, moi par exemple sous l escalier ou un crocodile enerve prend le relais des branches et me fouette avec sa queue.

Trajet merveilleux.

lundi, décembre 11, 2006

De la femme asiatique au syndrome Jackson

Petit manifeste, a toute fin utile, pour amicalement ouvrir les yeux brides des coquettes asiatiques.
Depuis mon arrivee, je n ai fais aucun jugement. Rien sur les neons de toutes les couleurs dans tous les edifices sacres, sur la mode des fleurs en plastique fluos, sur les dessus de lit chics a grosses fleurs oranges virant sur le marron.Je n ai eu qu un petit sourire discret devant les cravates tricotees en perles blanches incrustees de strass en forme de tortue, je n ai fais aucun commentaire sur les fausses langoustes en plastique violet recouvertes de paillettes rouges et vertes.
Comme dit ma grand mere " chacun son sale gout ''. Mais quand certaines limites sont franchies, il faut savoir intervenir.
Il est dons de mon devoir de m elever contre cette idee fixe de la peau blanche.
Au debut je trouvais ca plutot mignon. Ici se battre contre le soleil, comme ca sans relache, juste par coqueterie ca ne peut qu inspirer le respect. Et les ombrelles, les gants longs, les ''soins Scarlett'' dans les instituts de beaute ca a son charme.
Mais ici on va jusqu a utiliser une creme blanche epaisse, qui forme une sorte de masque gros et gras sur le visage. Une sorte d ecran total ancienne generation en general agremente d un rouge a levre assez criard, et qui le plus souvent bave sur le blanc qui entoure la bouche.
Mesdames, je vous livre ici trois raisons dont chacune est suffisante seule, pour vous faire arreter au plus vite cette mode idiote.
1. Au bout de la journee, suivant l absorbtion de votre peau, il se dessine sur votre visage un camaieu qui va du marron au blanchatre assez effrayant.
2. Cessez l utilisation de cette formule des l apparition des premieres rides, sans quoi la creme s y retrouve en paquet. Parfois cela se mele a la poussiere jaune des rues et commence a boulocher. Mesdames, evitons les gommages dans les lieux publics. Les mysteres feminins ne sont en aucuns cas fait pour etre devoiles.
3. Si vous arrivez a eviter le soleil, vous n eviterez jamais la chaleur et les goutelettes de transpirations qui se forment sur le gras de la creme sont autant de loupes sur les petits defauts de peau que vous pouvez encore avoir.
Mesdames enfin, pour finir, si vous voulez vraiment vous blanchir, revenez a la poudre de riz.

Et c est par Batambang que la vadrouille continue...

dimanche, décembre 10, 2006

Angkor




Grande nouveaute pour nous autres gaulois, rescapes de l'ecole republicaine : en l'an 800 Charlemagne n'etait pas seul dans l'univers. Alors qu'il forme une sorte d'embryon europeen, il se forme en Asie un empire d'une toute autre echelle. Pas de longues explications mais 4 chiffres.


Du IX au XIV eme siecle.


Angkor = 1 000 000 d'habitants


Londres = 50 000 habitants


Les 5 siecles d'evolution architecturtale, religieuse, culturelle, technique (et autres...) peuvent sans doute faire l'objet de toute une vie de recherche. Cependant c'est ailleurs ( a mon humble avis) que ce trouve la magie de l'endroit.


Completement oublie pendant plus de 5 siecles, le site a evolue seul, loin de toute intervention humaine, et c'est paradoxalement dans cette nature aussi simple que surprenante que je trouve tout le charme de l'endroit.


Les marches sont tellement erodees par leurs 1000 d'existence qu'elle n'existent presque plus, peu a peu le temps renferme ses secrets dans les hauteurs.


Les rivieres et les etangs sont tous asseches depuis longtemps ce qui empeche toute forme de nouvelle vie.


Et les arbres enormes apres tant d'annees, viennent se poser sur ou sous les temples et les redessinent a leurs manieres. Les arbres s'imposent, soulevent, avalent la pierre peu a peu, siecle apres siecle et enferment cette cite a l'interieur de troncs gargantuesque.


Demain grande nouveaute, j'apprends a mettre les photos a l'endroit.

vendredi, décembre 08, 2006

De Phnom Penh a Siem Reap




Dernier diner dans la capitale: c'est terrible d'etre assise a cette terrasse. Les tuk tuk et motorbikes attendent les clients. Les enfants, fatigues de leur journee de quete se posent adosses aux reverberes. D'autres, tres nombreux, portent de lourds paniers de livres photocopies sans en vendre un seul. Parfois c'est un mutile, victime de guerre ou des mines qu'elle a laisse deriere elle. Du coup je partage mon diner avec une petite fille aussi sauvage que reconnaissante. Malheureusement assez vite, j'ai l'impression d'etre une institutrice qui ne peut pas repondre aux besoins de sa classe surchargee.


Tout cela se passe a la terrasse du "Happy pizza" ( entoure du "Happy happy pizzeria" et du "Pink elephant restaurant") qui est cense suivant l'intonation de ma voix et le nombre de "happy"mettre plus ou moins d'herbes sur mon diner. Si on ne veut pas diner l'option "rolling paper" en small ou king size est aussi disponible a la carte.

Aujourd'hui, traversee de 7 heures dans un bus trop rapide. Le paysage est un subtil melange d'eau, de rizieres, de terres arides, de vaches trop maigres.
La seule chose omnipresente c'est le soleil qui semble tout abimer sur son passage, l'eau, les couleurs et les hommes qui se replient(avec leurs vaches) dans le seul coin d'ombre qu'ils peuvent trouver. Toutes les maisons sont en bois, souvent de simples planches a peine taillees.
A un moment je me suis meme imaginee que Charles Ingalls allait sortir de l'une d'elle avec son violon, que Laura tomberait encore dans son champs et que Caroline ferait un bon gateau de poisson parce que cést dimanche et qu'on ne peut pas se priver de tout.

Alors oui,on commence a se sentir un peu seule, alors oui, il fait vraiment tres chaud, et oui encore, j'ai bien malgre moi fais sacrifice de mon chapeau au Mekong et les effets se font sentir.

Et c'est par Angkor que la vadrouille continue...

jeudi, décembre 07, 2006

Phnom Penh.

Petites vadrouilles dans les marches, les etales, les mendiants, les enfants, les mouches, les odeurs de viandes ou de poissons restes trop longtemps au soleil, les petits restaurants, les chapeaux pointus, les scooters qui tentent tant bien que mal de passer etc...
J'achete en passant un oeuf de canard feconde que je fais bouillir une trentaine de minute (dans un petit cours de cuisine) . En fait le jaune est remplace par un tout petit caneton encore tout recroqueville. Puisque pour le serpent j'avais ete assez petite joueuse je goute, je pense qu'il faut juste fermer ses narines et ne pas se poser de question sur le croustillant de la chose.

En fin de journee alors que je passe devant une pagode fermee, le gardien se propose de l' ouvrir juste pour moi. Il faut passer un petit corridor tres bas et assez etroit pour se retrouver devant un Boudha tout aureole de neons rose, jaune et bleu qui tourbillonent. C'est une merveille de kitsch et de cliches.
En khmer il m'explique l'histoire de ce petit endroit et la seule chose que je comprends c'est qu'il est question du cil du Boudha represente ici par une petite coupelle dans ces mains.
Il me demande de m'asseoir ety me donne un bouquet d'encens et me demande de prier.
Sans vouloir choquer personne je ferme les yeux ( signe evident de concentration) je m'incline en bref je prends tout ce que je connais qui peut etre commun a toutes les religions.
Il semble tres satisfait de ma prestation et se muni de quelques batons d'encens qu'il trempe encore allume dans un bain d'eau et de jasmin dont il m'asperge copieusement pendant cinq bonnes minutes en recitant des prieres. a la fin il me remplit les mains d'eau et me demande de me laver la figure avec.
Je dois etre programmee pour les baptemes tardifs.
Ce n'est qu'une fois ce rituel fait que je peux partir voir d'autres temples.
Et c' est par Siem Reap que la vadrouille continue...

mercredi, décembre 06, 2006

Phnom Penh ?

Il y a des choses que l'on retrouve un peu partout des references communes. Par exemple Venise. Chacun a sa Venise, la Venise du nord, la venise du Perigord, le PtiteVenise... Le mekong que je quitte desormais (suivie de trop pres par un Durian enerve) doit etre la venise de l'est asiatique.
Il y a d'autres references que je ne voudrais pas retrouver. Pourtant ce matin j'ai visite une sorte d' Auschwitz cambogien, centre de detention et d'extermination khmer rouge.
En plein centre ville le camp est installe dans un ancien college de la capitale ( desesperement semblable a ceux que j'ai frequente).
Les salles de classe du premier etage ont ete transformees en cellules individuelles, celles du second servent de dortoir pour pas moins de 60 personnes. La cour de l'ecole garde son allure de cour d'ecole excepte peut etre par quelques details comme ces barbeles partout pour eviter le suicide des prisonniers. Comme aussi ce portique de saut a la corde reserve au cours de gymnastique tranforme en instrument de torture et de pendaison. Je crois que le pire ici c'est le cote banal de la chose, en pleine rue, dans un college, des cellules improvisees en torchis si petites qu'un homme ne peut s'y allonger et ces nombreuses photos. Elles sont etonnantes ces photos de detenus, dans tous les regards il y a quelque chose, peur, tristesse, resignation parfois. Et je ne sais si c'est parce que je veux le croire mais il ya aussi sur beaucoup de photos un petit sourire et un regard de defi, un regard d'un courage insolent.
C'est etonnant autant d'humanite concentree dans un meme lieu, que celle-ci vienne de ceux qui luttent pour continuer a exister dans cet enfer ou qu'elle vienne de ceux qui l'organisent et le nourrissent.
Je sors un peu vite des dernieres salles suivie de pres par un moine boudhiste qui comme moi semble chercher une bequille. Du coup il se met a prier. J'essais mais je n'y arrive pas, la bequille n'est pas assez solide.

Ce qu'il y a de bien quand on etudie l'histoire c'est la distance reglementaire qu'il y a entre ce que l'on apprend et ce que l'on vit. Sorte de refuge bien pratique. La seule horreur dont on nous parle c'est la seconde guerre mondiale, ce qui est deja tres recent puisque mes grand-parents m'en parlent et l'ont chacun vecu a leur maniere. Ici il ne s'agit pas de mes grand-parents mais de mes parents, ce camp c'est Pol pot, c'est la fin des annees 70. C'est autre chose que la chataigne au deuxieme siecle avant JC, que les chevaliers de l'an mil au lac de Paladru ou encore que la correspondance de Frederic II de Prusse avec Louise-Dorothee de Saxe-Gotha.
Dehors les mendiants et les mutiles affluent et me demandent a manger ( et non pas de l'argent), mais heureusement une voiture publicitaire passe avec a son bord une papa noel escorte de 5 meres noel jeunes et court-vetues en diffusant des chants de noel dans une langue inconnue, tout ca devant le palais royal, entouree d'une (trop) grosse enceinte (tres) propre.

mardi, décembre 05, 2006

du Vietnam au Cambodge

Deux jours de traversee sur le mekong, sur des bateaux aux bancs trop durs et aux moteurs trop bruyant.
Deux jours de traversee donc et beaucoup de rencontres:
Un guide avec lequel je m'enerve de plus en plus et qui menace de m'abandonner en pleine nature.
Une australienne qui n'arrete pas de parler une seule seconde de toutes les petites galeres qui l'ont menee jusqu ici.
Un anglais amoureux de Paris qui a ces habitudes dans le meme cafe que moi en face du theatre de l'Odeon.
Une new yorkaise qui jure de devenir vegetarienne apres avoir rencontre quelques porcelets.
Un danois qui ne veux plus revenir ( et qui ne sait pas comment dire a son ex-femme qu'il serait bien qu elle garde le chien).
Un douanier tres consciencieux qui m'oblige a remonter en bateau pour un nouveau tampon quelques kilometres plus loin.
Un conducteur de bus pret a me tuer quand je lui explique que je me suis trompee de bus et que mon sac est coince sous 5 velos et 20 baggages.
Un banquier qui me donne 250 000 riels (50 euros) en billets de 5000 et 1000 et me laisse sortir avec une liasse grosse comme une bible.
Et beaucoup d'autres choses encore, des vaches partout, des enfants qui demandent a manger, des temples incroyables, des rues poussiereuses et quasi inexistantes, des sourires de bienvenue, un alphabet completement indechiffrable, des claviers et des ordinateurs nouveaux et recalcitrants, des hotels complets...
Tout ca semble incroyable, je vais dormir.

dimanche, décembre 03, 2006

Le delta du Mekong

Depuis toujours j'ai ete elevee dans l'amour de la mer. Le resultat est assez concluant.
Mais ces jours ci j'ai envie d'aller flirter un peu plus avec les rivieres.
Le Mekong ici de divise, se multiplie, il se gonfle ou se retire, acueille des sortes de bidon-villes sur pilotis ou ne laisse la place qu'une lourde vegetation presque etouffante.
Alors que ce fleuve ( un des plus long du monde) termine sa course il fait vivre toute la population.
Les femmes y font la vaisselle et la lessive.
Les hommes y pechent ou y travaillent.
Les enfants y apprennent a nager et crient leur premier mot d'anglais a chaque passage d'un bateau de touristes.
Tout le monde s'y douche, et parfois les femmes se font des seances de shampoings et de soins dans cette eau somme toute assez boueuse.
Aux marches flottants les ananas volent d'une embarcation a l'autre.
Les plus petits bateaux s'infiltrent entre les plus grands pour proposer du riz gluant au lait de coco, des esgargots ( gros comme une balle de tennis), des grenouilles vivantes ou du serpent au sate.
Le serpent, dans une assiette c'est plutot bon et pas tres impressionant.
Dans certains restaurants ils respectent la tradition et servent le plat avec en son centre le coeur ( encore chaud et meme palpitant bien sur) du reptile. L'idee c'est que le plus ancien de la table saigne le coeur de ce serpent dans un verre d'alcool de riz et gobe le tout en une seule fois.
Petite joueuse je n'ai goute le serpent qu'une fois coupe et cuit dans une petite sauce epice, ma seule peur etant qu'un des specimens presents dans la cuisine ne s'echappe.
a quelques metres du fleuve se trouvent les usines de riz, de riz souffle, de crepes de riz, de galettes de riz, de nouilles de riz...
Le nouvel objectif apres cette merveille de 3 jours dans ce delta, c'est de prendre le plus possible les rivieres et les bateaux ( et si possible sans mon nouvel ami Jeannot, gentil francais de Bure sur Yvette, qui se trouve mal au bout de 10 minutes sur un bateau).
Je vais continuer a remonter ce fleuve peu a peu, tantot en bus, tantot en bateau pour arriver ( si j'arrive a me faire delivrer un visa) dans une grosse journee a Phnom Penh.
Et c'est donc par le Cambodge que la vadrouille continue...

vendredi, décembre 01, 2006

HCMC, musee de la guerre

Aujourd'hui visite du "Musee des crimes de guerre chinois et americains" rebaptise il y a quelques mois le "Musee des temoignages de guerre".
La " salle des faits historiques" est pleine de plus de 100 photos, dont chacune se veut encore plus dure que la precedente. Elles montrent les meurtres, blessures, brulures, tortures et autres attaques biologiques perpetres par ces salauds d'americains pendant la guerre.
La "salle du support international" est en fait une liste exaustive des pays qui ont soutenus le Vietnam ( comprendre : ceux qui ont garde des relations diplomatiques avec celui-ci).
Il faut ensuite passer devant les bocaux de formol remplis de nouveaux nes, au choix: siamois, bossus ou defigures. Il faut aussi passer par tout les tresors de guerre pris a l'ennemi sur le champs de bataille ( les armes, les tanks, les bombes, les avions...).
La derniere salle, presque en retrait, est remplie de dessins d'enfants assez naifs ( et mignons ?) plein de couleurs, de pansements ou de colombes.

Etonnant musee en fait, tout ce qui s'y trouve a moins de 30 ans. Un des bebes, dans son bocal, datait de 1983. Alors plus j'avance et plus je comprends ce pays qui, moins d'une generation apres sa bataille, decouvre l'independance. Ce n'est pas de l'Histoire, mais c'est l'histoire de tout ces gens qui la vivent sans recul ni digestion.
Sacha Guitry disait " Je veux bien qu'on viole l'Histoire si c'est pour lui faire de beaux enfants. "
Ces enfants la ne sont ni beaux ni particulierement gentils mais ils se battent.

Et c'est par Can Tho que la vadrouille continue...

mercredi, novembre 29, 2006

HCMC, ambiance...

Le masseur passe a velo avec sa petite clochette.
Un vendeur ambulant passe avec un pese personne qui difuse du ABBA dans toute la rue.
Un taxi recule et pour se faire remarquer son vehicule braille la lettre a Elise.
Les clignotants des scooters font un bruit strident a chaque seconde.
Les vendeuses de mais, de seiche, de pho crient dans toutes les rues pour attirer les clients.
Un vendeur de piscine gonflable passe a velo, bien oblige de montrer la marchandise il transporte sur son porte bagage pas moins de 15 etages de boudins en plastique de toutes les couleurs. Pour cadrer a la saison il a aussi une cinquantaine de peres noel gonflables en equilibre sur son guidon.
Les conducteurs de motor bike ou de cyclo pousse attendent les clients allonges comme ils peuvent sur leur engin, parfois en plein soleil juste proteger par un chapeau pointu.
Il fait toujours 31 degres des 08h00 le matin, les expatries en tout genre passent leurs journees a boire de la biere, les touristes sont rouge ecrvisse, les vietnamiens travaillent et/ou marchandent severement.
ambiance...