mercredi, décembre 06, 2006

Phnom Penh ?

Il y a des choses que l'on retrouve un peu partout des references communes. Par exemple Venise. Chacun a sa Venise, la Venise du nord, la venise du Perigord, le PtiteVenise... Le mekong que je quitte desormais (suivie de trop pres par un Durian enerve) doit etre la venise de l'est asiatique.
Il y a d'autres references que je ne voudrais pas retrouver. Pourtant ce matin j'ai visite une sorte d' Auschwitz cambogien, centre de detention et d'extermination khmer rouge.
En plein centre ville le camp est installe dans un ancien college de la capitale ( desesperement semblable a ceux que j'ai frequente).
Les salles de classe du premier etage ont ete transformees en cellules individuelles, celles du second servent de dortoir pour pas moins de 60 personnes. La cour de l'ecole garde son allure de cour d'ecole excepte peut etre par quelques details comme ces barbeles partout pour eviter le suicide des prisonniers. Comme aussi ce portique de saut a la corde reserve au cours de gymnastique tranforme en instrument de torture et de pendaison. Je crois que le pire ici c'est le cote banal de la chose, en pleine rue, dans un college, des cellules improvisees en torchis si petites qu'un homme ne peut s'y allonger et ces nombreuses photos. Elles sont etonnantes ces photos de detenus, dans tous les regards il y a quelque chose, peur, tristesse, resignation parfois. Et je ne sais si c'est parce que je veux le croire mais il ya aussi sur beaucoup de photos un petit sourire et un regard de defi, un regard d'un courage insolent.
C'est etonnant autant d'humanite concentree dans un meme lieu, que celle-ci vienne de ceux qui luttent pour continuer a exister dans cet enfer ou qu'elle vienne de ceux qui l'organisent et le nourrissent.
Je sors un peu vite des dernieres salles suivie de pres par un moine boudhiste qui comme moi semble chercher une bequille. Du coup il se met a prier. J'essais mais je n'y arrive pas, la bequille n'est pas assez solide.

Ce qu'il y a de bien quand on etudie l'histoire c'est la distance reglementaire qu'il y a entre ce que l'on apprend et ce que l'on vit. Sorte de refuge bien pratique. La seule horreur dont on nous parle c'est la seconde guerre mondiale, ce qui est deja tres recent puisque mes grand-parents m'en parlent et l'ont chacun vecu a leur maniere. Ici il ne s'agit pas de mes grand-parents mais de mes parents, ce camp c'est Pol pot, c'est la fin des annees 70. C'est autre chose que la chataigne au deuxieme siecle avant JC, que les chevaliers de l'an mil au lac de Paladru ou encore que la correspondance de Frederic II de Prusse avec Louise-Dorothee de Saxe-Gotha.
Dehors les mendiants et les mutiles affluent et me demandent a manger ( et non pas de l'argent), mais heureusement une voiture publicitaire passe avec a son bord une papa noel escorte de 5 meres noel jeunes et court-vetues en diffusant des chants de noel dans une langue inconnue, tout ca devant le palais royal, entouree d'une (trop) grosse enceinte (tres) propre.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

copineeeeeeeeee tu me manque

4:54 AM  
Anonymous Anonyme said...

a moi aussi

6:51 AM  

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