mardi, janvier 09, 2007

De l'heure du bilan a la vadrouille qui se termine

Un avion dans quelques heures, un bus pour l'aeroport, un sac trop lourd... bref c'est la fin.

Evitons les cliches qui reviennent sur tout ce que l'on vu, a quel point c'etait bien, depaysant, formateur, fatiguant etc.
Faisons place a l'honnetete.
Le but en Asie semble clair, profiter a la fois du tourisme et de la force de la Chine pour emmerger comme grande puissance dans les prochaines annees. Volonte a la fois comprehensible et probable, mais il va falloir consentir a quelques changements de base.
La premiere est d accepter la culture occidentale, ou au moins de lui piquer les rares bonnes idees quelle a eu le temps de mettre au point depuis sa revolution industrielle.
Comme la cabine de douche ( ici juste un pommeau de douche le plus souvent au dessus des toilettes), les toilettes ( il faudra un jour que l'on m'explique quand les turcs ont trouves le temps de coloniser la terre entiere pour distribuer partout les deux planches de bois qui leurs servent de toilettes).
On peut aussi ( avec un peu de relativite et un peu d 'humour) reprendre aux europeens l'idee de variete dans les menus, ou meme de menus tout cours ( ici jamais d'horaires, grignotage permanent). Et puis sans vouloir mentionner l'hopital et la charite qui se moque l'un de l'autre ( et reciproquement) vous pouvez des a present nous prendre toutes nos notions de dietetique, d equilibre et de calories. C'est le probleme d'une industrialisation eclair, pas de temps d'adaptation. (Une future infirmiere qui prend deja le place de l'hopital c'est mal parti non? )

On pourrait dire beaucoup de choses aussi sur votre idee du tourisme de masse, sur ces lieux d'exception que vous surexploiter, sur ces hotels qui detruisent le paysage, sur ces cars enormes qui debarquent leurs clopes et leurs cocas sur les plages et dans les montagnes. Mais ce reproche la serait injuste, y a t'il un pays qui exploite ces ressources touristiques avec raison. Il y a deux solutions, la premiere consiste a se depecher de partir avant que tout ne se ressemble, la deuxieme serait une action collective contre Lonely Planet. Les deux me plaisent presque autant.

C'est donc ici que s acheve la premiere vadrouille, elle sera suivie de beaucoup d 'autres a n'en pas douter.
Un grand merci a tous de votre soutient et de votre assiduite. Et a bientot a Paris ou Malakoff pour une vadrouille plus directe, les precisions seront sur le blog dans les prochains jours.
j.

dimanche, janvier 07, 2007

Bangkok officiel

Ce matin, bien decidee a me servir de mes 3 derniers jours pour decouvrir le vrai Bangkok, je pars en quete de petits marches, de petits quartiers et meme de petits souvenirs.
Objectif: decouvrir un Bangkok qui ne soit pas celui du tourisme sexuel, du tatoueur fou, des dread-locks de toutes les couleurs, ou de l'alcoolique de base.
Objectif reussit; aujourd'hui j'ai vu Bangkok par les commissariats.
Au premier marche vers 10h30, une fille eventre mon sac avec un cutter, et, un peu comme dans Tintin se retrouve a 2 metres de moi avec la ceinture de ma banane elastique qui reste coincee dans le sac que je porte sur les epaules. Le temps que je realise elle etait deja loin. Pourtant la grosse coupure lui aura permis de prendre mon appareil photos et la carte memoire qu'il renfermait. Il me faut donc porter plainte, avoir un papier officiel, bref tester la police thailandaise que je vois a tous les coins de rues.
L'idee de pouvoir faire jouer l'assurance et l'ennervement me donne encore plus d'obstination que d'habitude, a force c'est un defi, une sorte de chasse au tresor dans Bangkok dont je sors epuisee mais vainqueur.
Apres 5 heures et apres des dizaines de policiers non anglophones ou en pause ou occupes a prendre des pots de vin des commercants, 4 bus , 3 agences de Police-tourist qui se renvoient la balle, 2 engueulades et 1 decollete le systeme est a la fois compris, critique et devie en ma faveur pour enfin me retrouver avec un petit papier ecrit en thai et incomprehensible pour toute assurance, mais tamponne d'un sceau anglais. Le Policeman presque sur de dire une betise aussi grosse que lui me regarde l'air desole et me dit d'aller dans la boutique d'a cote pour le faire traduire "very good english".
Alors voila quelque part dans Bangkok se balade mon cadeau d'anniversaire et quelques photos de Birmanie du coup j'attends d'avoir fait un petit tri dans ce que j'ai et ce que je n'ai plus pour fixer la date du petit diner de conclusion. Il faudra peut etre attendre le retour d'Igor qui a copie sur son appareil toutes mes photos (avec le recul c'etait une idee brillante, comme celle de graver les photos au milieu de l'epopee birmane).
Et c'est donc enfin par des commissariats que la vadrouille passe.

samedi, janvier 06, 2007

jusqu ici tout va bien

Non. Comment raconter 3 semaines de Birmanie en un seul post synthetique et clair ? Comment raconter toutes les galeres sans tous les petits details qui les rendent croustillantes ? Comment raconter les tribus sans les couleurs ? Comment raconter la Birmanie depuis Bangkok qui n est que tourisme lourd et gras ? Alors non, decidemment pas de petit recit mediocre qui ne vous ferait rien partager.
Mieux vaut attendre Paris, squatter une des demeures parentales et faire un recit en direct accompagne d une petite bouteille. Jolie facon de reunir les lecteurs/bloggers qui le veulent pour fermer avec classe cette jolie parenthese.
Elle est difficile a tourner cette page, comment savoir lorsqu un voyage est termine ?
Comment faire la sourde oreille a ce melange de curiosite, d adrenaline et de vertige qui veut nous emmener plus loin ?
Derriere cette rue je trouverais peut etre la raison du succes de la Thailande. Dans cette region la plus belle plage. Dans ces montagnes des tribus oubliees. 10 jours au Cambodge, c est bacle. J ai meme pas fait le Laos. Et la Chine cote sud, et le Tibet, et le Nepal...
Deux mois et tout reste a faire.
C est peut etre utile d avoir un solide mousqueton familial qui meme de loin empeche de succomber a ce vertige et qui sait sonner l heure du retour, l heure de Paris au mois de janvier, celle de la bibliotheque et des metro de la RATP, de ces voyageurs aux tronches de 6 pieds de long.
Etrange moment que ces derniers jours, vertige dans tous les sens. L envie terrible et tenace de continuer malgre la fatigue, la solitude et le riz frit a tout les repas. Vertige aussi de ce retour, apres seulement deux mois, et ayant accompli un reve il faut revenir rever d autre chose, d autres endroits.
J avais tout prevu, dans ma valise il ne manquait rien, ma pharmacie etait digne d une grande infirmiere, ma musique en cas de cafard, mon blog pour vous emmener avec moi, des bouquins, des guides... Mais je n avais pas realiser que la vraie chose que l on apprend en voyage, ce n est pas le voyage, c est le retour.
Et c'est donc par Bangkok que peu a peu la vadrouille prend fin.